Culture et patrimoine
Olivier NOREK
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Pantinois depuis plus de 20 ans, Olivier Norek a troqué le gilet pare-balles contre l’écriture. Auteur de romans policiers à succès, cet ancien flic, hypersensible et altruiste, est un révolté. Ses romans, très documentés, se lisent comme on regarde une série mais cachent toujours un message, un cri, un rêve. Idéal pour accompagner votre été.
Portrait de Pascale Decressac, publié dans Canal n°298, juillet-août 2021.
Depuis son balcon, il jouit d’une vue plongeante sur le Centre national de la danse. « Quand je suis arrivé, c’était un commissariat », ne peut s’empêcher de préciser l’ancien flic reconverti en écrivain. Originaire de Toulouse, c’est à Pantin qu’Olivier Norek a posé ses valises en 1999 « pour être proche de ma base logistique. J’étais en effet lieutenant, puis capitaine, au sein de la section des enquêtes et recherches de la Sous-direction de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis (SDPJ 93), basée à Bobigny ».
Après des études de droit – qu’il suit pour plaire à son père énarque qui l’imagine avocat – le jeune homme s’engage en tant qu’humanitaire en ex-Yougoslavie et en Guyane. « Là, j’ai vite compris que je ne serai jamais aussi heureux qu’en faisant un job dédié aux autres. » Le métier de policier s’impose alors. Enquête après enquête, il s’investit corps et âme. Et, aux deux, il prend des coups.
Enquêteur invétéré
À l’aube de la quarantaine, alors qu’il n’a jamais écrit, il décroche la troisième place d’un concours de nouvelles organisé par un site internet féminin. Le jury est alors conquis par la sensibilité de l’auteur, resté anonyme comme l’impose le règlement, que nul n’imagine homme et encore moins enquêteur. C’est le déclic. Fondée sur les pérégrinations d’un flic humaniste et sensible, sa première trilogie, qui s’inspire des affaires qu’il a suivies mais aussi de la « famille » qui fut la sienne à la SDPJ, connaît un succès immédiat.
Enquêteur invétéré, il vit chaque nouvelle histoire comme une nouvelle vie. « Je vais aller vivre pendant trois mois entre le Groenland et le Canada pour me mettre dans la peau du personnage de mon prochain roman », révèle-t-il. Une fois imprégné des sons, des odeurs et des couleurs nécessaires à la création de son histoire, viendra le temps de l’écriture « chez moi ou aux Pantins, un de mes lieux préférés en ville ».
Empathe engagé
Prochainement, plusieurs de ses récits seront adaptés à l’écran. « Les droits de mon dernier roman, Impact, viennent d’être achetés par Gaumont », se félicite-t-il.
Écrit en 32 jours durant le premier confinement, Impact a pour victime l’humanité menacée par la pollution et pour coupable… la même humanité qui saccage la planète. Pour ce fan de Batman, « le seul super héros qui n’a pas de super pouvoirs », qui confesse « tout lire sauf des romans policiers », le combat écologique est loin d’être gagné. « La seule solution serait d’investir massivement dans la recherche pour trouver de nouvelles sources d’énergie vraiment vertes et capter le CO2… » En guise de conclusion, il confie : « Je suis empathe. Cela signifie que je me laisse toucher – voire submerger – par les émotions de tous ceux que je croise. C’est assez handicapant en tant que flic mais c’est plutôt un atout en tant qu’écrivain. »