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Sport et loisirs

Jacques KLEIN

Ancien gymnaste de haut niveau

« Le sport m’a apporté beaucoup de force mentale. »

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Le sport ou la vie

Des championnats de France de gymnastique d’après-guerre au cyclisme qu’il pratique sur les berges du canal, Jacques Klein a toujours trouvé son point d’équilibre au travers du sport. À 83 ans, l’athlète pantinois continue de transpirer.
Portrait de Hugo Lebrun, publié dans Canal N°276, mars 2019.


Des photos étalées sur la table. Le sépia des années 50. Jacques Klein, 83 ans, se souvient de ses partenaires, Jojo, Miri et les autres. Il se rappelle surtout de son professeur d’EPS.

"  C’était  juste après la guerre. À l’époque, on ne faisait du sport qu’à l’école. Ce monsieur sur la photo, c’est Monsieur Bonin notre professeur d’éducation sportive. C’est lui qui nous a emmenés dans son club de gym après l’école. C’est grâce à lui que tout a commencé… "

Nous sommes au milieu des années  40. Jacques Klein a à peine 10 ans et fait ses premiers pas de gymnaste sur un cheval d’arçons.
" Quelques années plus tard, on se retrouvait à voyager en car dans le Nord pour disputer nos premiers tournois…  "

Barre fixe, anneaux, barres parallèles, cheval d’arçons…, le jeune banlieusard apprend les fondamentaux gymniques à vitesse grand V. Jusqu’aux sommets du championnat de France. " J’y ai participé quatre ou cinq fois. On s’est hissé jusqu’à la septième place. Ce n’était pas rien, on pouvait être fiers !  " Chez lui, les coupes et médailles brillent encore dans ses yeux bleus pleins d’éclat. Mais, au-delà des trophées, Jacques retient l’aventure intérieure.

"  Le sport m’a apporté beaucoup de force mentale. J’ai toujours dû faire face à des plus forts que moi. J’ai appris à croire en moi, à m’obstiner, ça m’a suivi toute ma vie.  "

Une force qui ne va jamais le quitter, y compris dans ses épisodes funestes…
"  J’ai perdu une fille de 10 ans, partie d’un cancer des os. À cette période, j’ai arrêté la compétition, mais j’ai continué de m’entraîner. C’était vital pour moi. Le sport m’a aidé dans cette épreuve et certainement permis de continuer à avancer après ce drame.  "

Le second souffle
Malgré ses 60 heures de travail hebdomadaire, le gymnaste – devenu artisan peintre à son compte – continue de trouver le temps pour transpirer. Il finira pourtant par remiser sa tenue au vestiaire à l’âge de 30 ans. Mais le sport le rappelle. Dix ans plus tard, le spécialiste des barres parallèles décide d’enfourcher un vélo. "  Ce sont mes beaux-frères qui m’ont convaincu !  " Jacques s’engage alors avec l’ESGL, le club de cyclisme du Pré-Saint-Gervais, et le charme opère. Pour lui, la route, comme la piste, sont des terrains de lutte intérieure. "  J’ai tout de suite adhéré à l’esprit de ce sport. Avec la répétition des efforts, il en faut beaucoup dans les jambes mais aussi dans la tête.  " Le cœur tient aussi son rôle. " Le mien bat très lentement, à 40 pulsations par minute, comme Bernard Hinault. Ça aide dans les côtes… " Quelques trophées de courses de niveau départemental sont venus garnir son armoire à souvenirs. Mais le plus important se trouve ailleurs :

"  L’ambiance générale, les repas et les fêtes après les courses… c’était aussi important que tout le reste. Cette aventure a aussi été pédagogique. J’ai entraîné un petit groupe d’enfants de 4 à 8 ans pendant cinq ans. Une relation passionnante !  "

Aujourd’hui, Jacques roule en solo. Il emprunte trois fois par semaine les berges du canal pour des sorties de 40 kilomètres. Les Pantinois le voient aussi à la salle de sport en train de pousser " gentiment  " de la fonte.

"  J’y retrouve du monde. Les relations humaines, ça a toujours beaucoup compté pour moi…  "