Culture et patrimoine
Marcela GOMEZ
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La sculptrice et dessinatrice pantinoise de renommée internationale, Marcela Gomez, se retourne sur ses trente ans de création qu’elle vient de fêter en organisant, à Paris, une exposition rétrospective. Portrait d’une artiste dont on retrouve les œuvres partout dans le monde et au sein du fonds d’art municipal.
Portrait de Alain Dalouche, publié dans Canal n°291, novembre 2020.
« J’ai beaucoup dessiné », confie l’artiste dont le chemin a d’abord été tracé par l’art minimaliste. Devenue sculptrice, Marcela Gomez se rappelle avec bonheur son arrivée en France, à l’âge de 16 ans, où elle fut « reçue et accueillie à bras ouverts ». Pendant ses études artistiques, la jeune Argentine, originaire de Rosario, prend rapidement attache à Pantin où sa mère enseigne le chant et dirige la chorale du conservatoire.
Ses premiers travaux ? Des dessins en grand format sur papier où se révèle sa « fascination pour l’astrophysique et les trous noirs » et son besoin de « donner une image à l’invisible ». Son attirance pour l’espace la conduit tout droit vers la sculpture. « Un dessin dans l’espace », résume-t-elle. Touchée par la pureté du minimalisme des années 60/70, elle s’échappe des standards du genre « pour sortir quelque chose de sensible qui ne soit pas austère, ni trop abstrait ». Si l’utilisation de formes géométriques simples reste une constante de son travail, elle prône la proximité avec le public, souhaitant « que l’art contemporain se rapproche des gens dont il s’est beaucoup éloigné ». Dès 1991, elle expose à Paris. En 1998, elle vend au fonds d’art contemporain de la ville « un ou deux dessins et quatre petites sculptures ».
Une créatrice lumineuse
Au commencement, ces installations intègrent des éléments naturels. Puis, au fil des années, des néons, des créations sonores, des vidéos et des fils électroluminescents s’ajoutent à des compositions dans lesquelles émergent les concepts d’équilibre, de légèreté et de transparence. Sensible aux mots, elle n’hésite pas à en glisser dans ses œuvres.
Marcela Gomez se produit. Beaucoup. En France et à l’étranger, de l’Argentine au Paraguay, dans des collections publiques et privées. En 2014, l’une de ses créations lumineuses habille la Nuit Blanche parisienne.
« Le chemin des artistes est très solitaire », plaisante la Pantinoise d’adoption lorsqu’elle évoque la solitude de ses ateliers. Peut-être est-ce la raison pour laquelle elle s’implique autant dans sa ville où elle enseigne… l’aïkido. Aujourd’hui, elle assiste avec bonheur à la transformation de Pantin et se réjouit de la voir se « réapproprier le canal auquel elle tournait le dos ». Participant depuis des années à l’émergence artistique d’un territoire fertile, elle se souvient des débuts d’un « petit groupe d’amateurs de jazz qui a lancé le festival Banlieues Bleues ». Depuis, ce rendez-vous est devenu une référence de la musique vivante. « Le temps n’existe pas », conclut-elle, malicieuse.